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Expatriation

Bilingue ? C’est pas gagné !

Depuis que nous avons déménagé, il y a une question qu’on me pose régulièrement « Du coup, vous êtes bilingue maintenant ? » Parce que oui, dans l’imaginaire collectif, il est possible de devenir bilingue en quelques mois. Alors qu’en fait… pas, mais alors pas tout.

Prendre en compte le niveau de départ

Pour commencer, tout dépend déjà du niveau d’anglais de départ. Personnellement, le mien avant de partir n’était pas fameux. Pour ceux à qui ça parle, il correspondait à un niveau intermédiaire (un petit niveau B1). Forcément, les progrès sont à mesurer en fonction de là où on part, en ce qui me concerne donc, d’assez loin. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai commencé par 3 semaines de cours intensifs d’anglais.

Au passage, on va reprendre des cours de langues avec Mathieu, j’ai trouvé un plan gratuit dans une école du centre-ville, affaire à suivre !

Des progrès, mais pas de révélation divine

À la fin de mes cours, j’avais senti de nets progrès. Depuis, je continue m’améliorer, mais de façon plus lente. Beaucoup croient qu’il suffit de vivre à l’étranger pour apprendre la langue. Je dirais que tout dépend de la manière de laquelle on y vit.

Je ne pense pas que les interactions du quotidien et celles du travail suffisent pour réellement progresser. C’est par exemple le cas pour Mathieu, et il n’a pas la sensation d’avoir vraiment amélioré son niveau d’anglais depuis notre arrivée.

C’est pourquoi, de mon côté, j’essaye de multiplier les interactions. Je compte sur mon travail, mais aussi sur mon implication dans une association, sur ma conversation partner, sur la lecture de livres en anglais…

Accepter les moments de solitude

Nous avons beau être en Angleterre depuis plusieurs mois, nous avons eu et nous avons encore beaucoup de moments de solitude.

Vous savez ces moments où vous faites comme si vous avez compris (alors qu’en fait pas du tout) et que vous souriez pour donner le change ? Ça peut marcher, à part si la personne attendait en fait une réponse, là, ça ne marche pas du tout. Ou pire, quand vous croyez avoir compris la question, mais qu’en fait, pas du tout, ce qui donne lieu à des conversations dignes d’une pièce de Ionesco.

Je ne compte aussi plus les fois où je suis passée pour une idiote parce que je n’avais pas du tout compris ce qu’on m’avait demandé. À Primark, mon chef a rigolé un nombre incalculable de fois en me retrouvant d’un côté du magasin alors qu’il m’avait dit d’aller à un endroit ou de faire quelque chose de complètement différent. Et que dire de tous ces moments où des clients me questionnent si le magasin vend tel article sans que je n’aie la moindre idée de quoi il s’agisse. Dans ces cas-là, l’art du mime est toujours un fidèle allié. L’avantage c’est que j’apprends du vocabulaire, des mots essentiels tels que spray tan (autobronzant).

Bon, rassurez-vous, avec le temps, je comprends de mieux en mieux. Mais le problème, c’est quand parfois il y a un léger décalage. Vous savez cette étincelle qui d’un coup s’allume. « Ok, je viens de saisir ce qu’on m’a dit ! » Alors oui c’est super, sauf vu que c’était il y a 5 minutes, du coup c’est un peu tard pour réagir à moins de passer pour une cinglée.

Et du coup bilingue, c’est pour quand ?

Bref, quand est-ce qu’on sera bilingue ? Probablement jamais. Quoique, pour répondre à cette question, encore faudrait-il se mettre d’accord sur la définition de ce mot. Personnellement, je l’entends dans son sens maximal, autrement dit la capacité à s’exprimer et penser aussi bien dans une langue que dans l’autre.

En revanche, parler un anglais courant, c’est un objectif tout à fait réalisable que j’espère atteindre d’ici notre retour en France. Mais je ne me mets pas vraiment la pression. J’arrive à me faire comprendre pour choisir la cuisson du steak de mon hamburger, c’est l’essentiel !

4 commentaires

  • Oanez

    Ahah, les moments de solitude 😅 « ces moments où vous faites comme si vous avez compris (alors qu’en fait pas du tout) et que vous souriez pour donner le change » C’est tellement ça !! Je partage complètement ton point de vue. Je galère également à progresser, et encore, je n’ai pas toutes ces interactions au quotidien (collègues notamment). Pas facile de trouver des occasions pour échanger et parler… Mais je fais preuve de patience, pour vivre au quotidien ça me suffit. Quand je sentirai le besoin de mieux parler et comprendre, je trouverai bien les moyens 😉 Bisous

  • Fanny - Le jour où

    Effectivement, l’apprentissage d’une langue est long et parfois frustrant. Être dans le pays rend la chose moins fastidieuse. Notre cerveau choppe des mots sans qu’on s’en rende compte. Parler français au quotidien à la maison n’aide pas. Quand j’étais célibataire aux USA, sans parler du tout français, au bout d’un mois, je rêvais en anglais. Au bout de 4 mois en Angleterre en couple, ça ne m’est pas encore arrivé…
    Mais tu fais tout pour progresser. Ça va venir petit à petit. Bon courage !

    • Elia

      Clairement le fait d’être à deux et de parler ensemble français à la maison freine beaucoup l’apprentissage, mais bon il faut être patient ! J’ai fait mon premier rêve en anglais il y a quelques semaines, à voir si ça recommence 😀

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