Road trip – 2 semaines en Irlande
Après avoir dû reporter ce voyage deux fois à cause de la pandémie, nous avons finalement enfin pu découvrir l’Irlande en septembre dernier. Un road trip de deux semaines ambitieux, car l’objectif était de faire tout le tour de l’île. Pour cela, nous avons retenté l’expérience en van aménagé, devenu l’un de nos moyens préférés pour partir en vadrouille !
Circuit en 16 jours
- Jour 1 : D’Oxford à Belfast
- Jour 2 : Plage de Downhill, Dunluce Castle, Giant’s Causeway & Port Ballintoy
- Jour 3 : Glendalough
- Jour 4 : Kilkenny, Cobh & Cork
- Jour 5 : Kinsale & Timoleague
- Jour 6 : Barleycove, Mizen Head, Three Castle Head & Glengariff
- Jour 7 : Eyeries & Ring of Kerry
- Jour 8 : Ring of Kerry & péninsule de Dingle
- Jour 9 : Péninsule de Dingle & Loch a Duin
- Jour 10 : Brandon Bay, Adare & Cliffs of Moher
- Jour 11 : Connemara
- Jour 12 : Leenane & Downpatrick Head
- Jour 13 : Coast Road, Slieve League & route de Maghera
- Jour 14 : Malin Head & Derry
- Jour 15 : Belfast
- Jour 16 : De Belfast à Oxford
Détail des étapes
Jour 1 : D’Oxford à Belfast
Je vous passe les détails de tous les aléas liés à l’organisation de ce voyage, qui, jusqu’à la dernière minute, n’a failli pas se faire. Mais juste pour dire, 24h avant de décoller, nous n’étions toujours pas sûrs que notre van aménagé nous attendrait sur place en raison de soucis administratifs. Bref, je peux vous dire que ce voyage, on l’avait bien mérité !
Nous avons pris l’avion depuis Londres pour Belfast. De là, nous avons rejoint la ville de Coleraine où se situait notre agence de location. Nous sommes passés par Causeway Campers, que nous ne conseillons absolument pas au passage. Mais au moins, notre bolide était bien là, prêt à nous embarquer pour de nouvelles aventures !
Nous avons fait le choix de faire le tour de l’île dans le sens en horaire, en commençant par l’Irlande du Nord puis l’Irlande.
Pour notre première soirée, nous ne sommes pas allés bien loin. Nous avons rejoint la plage de Downhill, située quelques kilomètres plus au nord. En même temps, passer la nuit face à la mer, ce n’est pas trop mal pour commencer !
Spot pour la nuit : Plage de Downhill
Jour 2 : Plage de Downhill, Dunluce Castle, Giant’s Causeway & Port Ballintoy
Ça nous avait manqué de nous réveiller au doux son du clapotis des vagues. Nous avons profité d’une promenade matinale sur la plage, dominée par le Mussenden Temple.
Les fans de Game of Thrones reconnaîtront peut-être le décor utilisé pour Dragonstone dans la saison deux, là où Melisandre brûle des statues des Sept Dieux de Westeros en offrande au Lord of Light. Et oui, pour ceux qui ne le savent pas, l’Irlande du Nord a accueilli le tournage de nombreuses scènes de la série.
Après un peu de grimpette, nous avons découvert de plus près le temple, une rotonde de style romain qui abritait à l’époque une bibliothèque. La vue est juste superbe !
Nous avons ensuite cherché à apercevoir les ruines du Dunluce Castle depuis le belvédère de Magheracross.
Impensable de visiter l’Irlande du Nord sans s’arrêter au Giant’s Causeway (la Chaussée des Géants). C’est simple, tous les touristes du coin étaient rassemblés sur ce site classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cette impressionnante curiosité naturelle est d’origine volcanique et vieille de plusieurs dizaines de millions d’années. Le refroidissement rapide de coulées de lave basaltique a créé la formation de quelque 40 000 colonnes. De forme polygonale et principalement hexagonale, elles s’agglutinent en bloc compact, forment des escaliers et même une sorte d’amphithéâtre à gradin. L’ensemble est tellement régulier et géométrique qu’il est presque difficile de croire que ce site s’est formé naturellement.
La légende attribue la construction de la chaussée à un géant irlandais, Finn McCool, qui jeta des pierres dans l’eau pour se faire un chemin jusqu’à l’Écosse pour défier son homologue local. Mais quand Finn vit la stature de son rival, il décida de changer de tactique. Il construisit un berceau à sa taille et se fit vêtir de langes par son épouse, qui présenta le « bébé » à l’Écossais comme étant le fils de Finn. Imaginant ce que pouvait être la taille du père, l’Écossais s’enfuit, en détruisant par précaution la chaussée en partant.
Le site est incroyable et vaut absolument le détour!
En continuant à longer la côte nord-irlandaise, nous nous sommes arrêtés à Whitepark Bay, un long croissant de sable qui n’attendait que nous.
J’ai beaucoup aimé notre étape suivante, Port Ballintoy. Ce charmant petit port a, lui aussi, accueilli le tournage de Game of Thrones. C’est le décor de Lordsport, le port principal de Pyke, l’une des îles de fer. Nous avons même parcouru la plage où les funérailles de Balon Greyjoy ont été filmées.
Le reste de la soirée s’est déroulé sur la route pour rejoindre l’Irlande et le Wicklow Mountains National Park, localisé au sud de Dublin. Pas d’arrêt dans la capitale, ça fera l’objet d’un autre voyage ! Épuisés par longues heures de trajet, nous nous sommes arrêtés dans un renfoncement au bord d’une route.
Spot pour la nuit : Old Military Road
Jour 3 : Glendalough
Ce n’est que le matin que nous avons pu apprécier la beauté de la région dans laquelle nous nous trouvions. Ici se concentrent tous les paysages et couleurs d’Irlande: collines couvertes de bruyères, tourbières, forêts, lacs, cascades…
Nous nous sommes installés à Glendalough pour le reste de la journée. Cette « vallée des deux lacs » est simplement sublime. Nous avons fait une randonnée grandiose autour du lac supérieur, avec pour seule compagnie des boucs, des cervidés et des moutons.
Spot pour la nuit : Parking Upper Lake Glendalough
Jour 4 : Kilkenny, Cobh & Cork
Kilkenny est la première ville irlandaise que nous avons explorée. Une cité très sympathique avec son château, ses ruelles commerçantes et ses quais le long de la River Nore.
Nous avons ensuite découvert Cobh, une ville carte postale vraiment jolie avec sa cathédrale (un peu surdimensionnée), son port et ses maisons colorées.
Nous avons beaucoup apprécié la visite. Du coup, nous sommes arrivés assez tard à Cork, 3e plus grande ville de l’île après Dublin et Belfast. Mais ce n’était pas plus mal, car Cork a beaucoup moins de charme, mais est parfaite pour profiter de la vie nocturne.
Nous avons trouvé un pub très sympa, The Oliver Plunkett, où nous nous sommes régalés. Au passage, c’était la toute première fois que nous avions à montrer notre pass sanitaire. Eh oui, au Royaume-Uni, aucun justificatif vaccinal n’est demandé pour entrer dans un restaurant.
Spot pour la nuit : The Marina Greenway
Jour 5 : Kinsale & Timoleague
En cette 5e journée, nous avons pris la route en direction de Kinsale, un joli port réputé pour les façades de couleurs vives de ses maisons. La ville a deux facettes, d’un côté un port animé et de l’autre, un havre de paix autour du James Fort avec son agréable plage déserte.
Plus loin, j’avais lu que Timoleague abritait une superbe abbaye franciscaine en ruine du 13e-14e siècle. Et qu’en plus, il y avait un cimetière à l’intérieur ! Nous étions donc obligés d’y aller, et je n’ai pas été déçue.
Spot pour la nuit : Parking Altar Wedge Tomb
Jour 6 : Barleycove, Mizen Head, Three Castle Head & Glengariff
Après avoir fait un petit tour à l’Altar Wedge Tomb, un monument funéraire vieux de plusieurs milliers d’années, nous avons repris la route en direction de l’ouest.
J’ai beaucoup aimé Barleycove, une belle plage de sable parsemée de dunes herbeuses, accessible par un ponton.
Notre étape suivante était le point le plus au sud de l’île, Mizen Head. Le site dévoile un superbe paysage de falaises découpées et de rouleaux d’écume. Plusieurs chemins aménagés permettent de se rendre à différents points de vue. Le pont suspendu offre une vue impressionnante sur une large faille. Nous avons même pu apercevoir des phoques en contrebas.
L’entrée au site coûte 7,5€.
Nous avons ensuite fait l’une des plus belles randonnées du séjour. Une balade à travers champs mène à un lac de montagne flanqué de trois tours en ruine, nommée Three Castle Head. Le cadre est juste magique, un vrai décor à la Tolkien.
Pour finir la journée en beauté, nous nous sommes promenés dans la forêt de Glengarriff avec ses jolies cascades.
Spot pour la nuit : Parking Castletownbere Motorhome
Jour 7 : Eyeries & Ring of Kerry
Eyeries est un petit village qui vaut le coup d’oeil avec ses maisons de toutes les couleurs. Les vitraux de l’église, très originaux, ont été offerts par les habitants en mémoire de leurs défunts.
Puis, il était temps de commencer notre exploration de la plus populaire des péninsules irlandaises, le Ring of Kerry.
Notre premier arrêt s’est fait au Derrynane National Park qui propose plusieurs balades balisées. Nous avons suivi le seashire nature trail, sympathique, mais rien à voir à côté des paysages grandioses qui nous attendaient quelques virages plus loin.
Nous avons rapidement compris pourquoi cette partie de l’Irlande a tellement de succès. Le long du Skellig Ring, nous avions envie de nous arrêter tous les 20 mètres tant la vue était spectaculaire.
Nous avons fait un crochet à Ballinskelligs, un village où l’on trouve les ruines d’un château et d’une ancienne abbaye sur une plage de sable fin. Puis, direction l’île de Valentia en passant par Portmagee, un village de pêcheur qui a son charme.
Arrivés à la Geokaun Mountain, la plus haute montagne de l’île de Valentia, nous étions seuls au monde. L’accès au site est payant et offre différents points de vue et sentiers aménagés. L’endroit est très sympathique, surtout en fin de journée quand il n’y a pas l’ombre d’un touriste.
Nous avons même pu observer des traces de tétrapodes datant de 365 millions d’années (Tetrapod trackway).
Spot pour la nuit : Parking église Portmagee
Jour 8 : Ring of Kerry & péninsule de Dingle
Démarrage de la journée avec les Heights of Aghadoe qui offrent un point de vue imprenable sur le lough Lein.
Nous avons ensuite randonné dans le Killarney National Park, plus de 10 000 ha de forêts, lacs et montagnes. En son coeur se trouve la Muckross House, une demeure de style victorien entouré d’un jardin très sophistiqué.
Bon, vu la foule, nous avons rapidement fui pour nous réfugier sur les sentiers environnants. Mais là encore, beaucoup de monde, il faut dire que c’était le weekend et qu’il y avait une course organisée. Ça ne nous a pas empêchés de nous extasier devant la majestueuse cascade de Torc, haute de 18 mètres.
Entre deux averses, nous avons réussi à apercevoir le panorama depuis Ladies View. Il paraît que la première fois que la reine Victoria profita de la vue, elle s’enthousiasma tellement qu’elle autorisa ses dames de compagnie à l’admirer avec elle…
Nous avons fini la soirée au Ross Castle, un beau gros donjon du 15e siècle qui se dresse au bord du lough Leane. Le cadre est particulièrement romantique.
Après avoir squatté quelques heures sur un parking le temps de faire une lessive, il était vraiment tard lorsque nous sommes arrivés au Minard Castle pour passer la nuit. C’est épuisé et littéralement enfoui sous une montagne de linge en train de sécher que nous sommes allés nous coucher.
Mais c’était sans compter le courage de Mathieu qui voulait absolument profiter du fait que le Ring of Kerry jouit d’une dark sky reserve. Une réserve de ciel étoilé est une région où des mesures ont été prises afin de minimiser la pollution lumineuse. L’endroit parfait pour photographier les étoiles en somme, merci à lui pour ces clichés !
Spot pour la nuit : Minard Castle
Jour 9 : Péninsule de Dingle & Loch a Duin
Ce n’est qu’au lever du jour que nous avons pu apprécier la beauté du site où nous avions dormi. Il ne reste qu’une tour en ruine de ce qui autrefois était le Minard Castle. Il n’empêche, le cadre est juste sublime avec sa plage sauvage.
Nous avons continué notre exploration de la péninsule de Dingle, réputée comme l’un des plus beaux coins d’Irlande. Nous avons passé un bon moment à Dingle, un adorable port de pêche avec ses maisons colorées. On y a mangé un excellent fish & chips de chez Dingle Ahoy !
Nous avons continué notre chemin en empruntant la Slea Head Drive qui fait le tour de l’extrémité ouest de la péninsule. Là encore, de fabuleux paysages nous attendaient.
Sur la route, nous nous sommes arrêtés à Hold a baby lamb. Cette ferme propose de venir câliner des agneaux et de visiter des beehive huts, sorte de cabanes en pierre sèche vieilles de plus de 1 200 ans. Les agneaux étaient hyper affectueux et ont adoré grignoter le sac de Mathieu.
En passant, nous avons admiré la jolie plage de Coumenoole, dramatique à souhait.
Le Connor Pass, route étroite entre Dingle et Kilcummin, était déconseillé aux gros véhicules. Mais comme toujours, pilote Mathieu a géré d’une main de maître la conduite. Malgré la purée de pois, nous avons pu profiter de la vue exceptionnelle.
Pour terminer la journée en beauté, quoi de mieux qu’une petite randonnée. Une bonne idée si on ne l’avait pas commencée à 19h. Mais bon, on s’est dit que cette marche de 7 km dans la vallée du loch a Duin se ferait facilement.
Nous n’avions pas prévu de nous perdre dans ce qui était une immense étendue verdoyante constituée de mottes et d’herbes hautes. Je ne parle pas de petites mottes de terre, je parle de mini collines. Et quand je parle d’herbes hautes, à certains moments, Mathieu n’arrivait même plus à me voir.
C’est un miracle qu’aucun de nous ne se soit tordu la cheville, surtout quand la nuit est tombée. Nous avons galéré comme pas possible pour trouver le chemin du retour.
Mais autrement, le coin est superbe !
Il faisait nuit noire lorsque nous sommes retournés, au van. Du coup, juste le temps de se trouver un petit coin en bord de mer pour passer la soirée et hop au lit !
Spot pour la nuit : Parking Fermoyle
Jour 10 : Brandon Bay, Adare & Cliffs of Moher
Nous n’avions que quelques mètres à faire au lever du jour pour accéder à la plage de Fermoyle. Plutôt agréable au réveil !
Notre matinée s’est principalement passée à Adare, que le routard nous annonçait comme l’un des plus jolis villages d’Irlande. Bon, hormis ses cottages à toit de chaume, on ne lui a pas trouvé de grand charme. En plus, c’était bondé de monde.
Nous avons bien plus apprécié notre étape suivante, les Cliffs of Moher. Ces falaises, dont certaines atteignent 214 mètres de haut, font partie des must-see en Irlande. Le front de mec à pic s’étend sur 8 km.
Forcément, qui dit site touristique dit business business. L’accès à pied est gratuit, mais celui en voiture est payant et tous les parkings aux alentours sont hors de prix. L’addition grimpe jusqu’à 20 £ pour deux adultes qui se garent au Visitor Centre.
Du coup, on a un peu magouillé. Mathieu m’a déposé avant pour ne payer qu’un adulte en voiture. J’ai juste eu le temps de faire quelques mètres que je tombe… sur un vigile ! Résultat, j’ai fait la cruche, technique toujours très efficace, et on m’a laissé passer sans payer. Il faut dire que c’était la fin de journée et que l’endroit se vidait de ses visiteurs. Pourtant, c’est le meilleur moment pour venir profiter avec la douce lumière du coucher de soleil.
Avant d’aller nous installer pour la nuit, nous sommes passés dans le Burren National Park, une région désertique aux paysages lunaires.
Spot pour la nuit : Parking Yeats Tower
Jour 11 : Connemara
Nous devions initialement passer notre matinée à visiter Galway. Mais notre entrée dans le Connemara a été contrariée par, une fois n’est pas coutume, une rupture de gaz. Eh oui, la malédiction du manque de gaz nous a poursuivis depuis l’Écosse !
Cette fois, pas de bouteille, nous avions un réservoir à remplir. Simple en apparence, il nous suffisait de trouver une station essence qui avait une pompe à gaz. Sauf que nous avions un véhicule nord-irlandais, et que nous n’avions pas l’adaptateur pour les pompes irlandaises. Du coup, nous avons passé quelques heures à errer de stations essence à grandes enseignes à petites boutiques pour trouver ce fichu adaptateur. Nous avons dû faire une vingtaine d’établissements. Si vous avez besoin d’informations sur les magasins de bricolage dans la périphérie de Galway, demandez-nous, nous les avons tous faits !
Mais comme toujours, l’histoire se finit bien. Nous avons déboulé chez un grossiste, l’essai de la dernière chance. Je suis tombée sur la photo du patron sur Google Maps, et sa tête m’a inspirée.
Comme quoi, il faut suivre son instinct. Martyn a pris pitié de nous et a passé des coups de fil pour nous trouver où acheter ce dont nous avions besoin. Merci Martyns Fuel ! Une fois notre réservoir de gaz de nouveau plein, nous avons enfin pu commencer à profiter du Connemara.
Et ça a démarré fort avec la Sky Road qui nous a offert un panorama à couper le souffle.
Mais le plus beau était encore à venir dans le parc national qui propose quatre sentiers balisés en boucle. J’ai beaucoup aimé l’Ellis Wood Nature, un adorable sentier dans les bois. Nous avons continué avec le Lower Diamond Hill Walk, une ballade absolument magnifique, surtout quand vous la faites comme nous au coucher du soleil. Bon, par contre, les midges étaient aussi de la partie et nous ont mené la vie dure.
Sur le chemin du retour, nous avons même aperçu des sortes d’énormes boucs dans les bois. Et en arrivant au parking, les chèvres avaient remplacé les voitures !
Spot pour la nuit : Killary Harbour sunset viewpoint
Jour 12 : Leenane & Downpatrick Head
Malgré la pluie, une vue magnifique sur le fjord nous attendait au réveil. Nous avons dormi dans le village Leenane, que je suis partie explorer sous mon poncho.
Les averses ont fini par nous laisser un peu de répit pour profiter de Downpatrick Head. Il y a une sensation de bout du monde lorsque l’on déambule sur ce promontoire. Les trombes d’eau tombées les dernières heures donnaient à l’herbe une teinte presque fluorescente.
Un « Eire 64 » y est inscrit au sol. Ce neutrality sign (un des 83 en Irlande) est visible depuis le ciel. Ils orientaient les avions américains et leur annonçaient qu’ils arrivaient en terrain neutre pendant la Seconde Guerre mondiale (Eire signifie Irlande en irlandais).
Le Dun Briste est particulièrement impressionnant à observer. Il s’agit d’un piton rocheux qui s’est détaché de la falaise à cause de l’érosion.
En repartant, nous nous sommes arrêtés à Lackan Stand. Cette immense plage se transforme tous les ans fin mai en champ de courses de chevaux.
Nous avons fini la soirée dans l’agréable Maddens Restaurant à Bundoran.
Spot pour la nuit : Parking du Visitor Centre à Donegal
Jour 13 : Coast Road, Slieve League & route de Maghera
Une fois n’est pas coutume, nous avons commencé la journée sous la pluie. Pas franchement le temps idéal pour explorer Saint John’s Point, un promontoire qui offre une vue à 360° sur la baie du Donegal. L’endroit à son petit charme avec son phare. On est tombé sur un autre « Eire » (70 cette fois) matérialisé au sol.
Nous avons continué notre chemin en empruntant la Costal Road, une route étroite spectaculaire. Collines verdoyantes déboulant vers la mer, côte rocheuse entrecoupée de plages de sable blond, lande constellée de moutons et sillonnée de murets de pierres, petites fermes isolées… C’est juste beau, non ?
Un peu de grimpette nous attendait ensuite pour accéder aux falaises de Slieve League. Hautes de 600 mètres et tombant à pic dans la mer, ces falaises sont les deuxièmes plus hautes des îles britanniques. Le paysage y est vraiment magnifique, mais a commencé à se dissiper au fur et à mesure de notre ascension. Jusqu’à ce qu’on ne finisse plus à distinguer quoi que ce soit derrière la brume.
Plus loin, nous avons fait un arrêt à la Silver Strand, une belle plage que l’on rejoint par un long, très long escalier qui descend (et surtout monte) à pic.
Mais le clou du spectacle nous attendait sur la route de Maghera. Que dire, une splendide vallée verdoyante traversée par un ruisseau, une douce brume enveloppant délicatement les montagnes, des moutons en pagaille… LA carte postale des vacances.
Un peu plus loin, nous avons arpenté la dramatique plage de Maghera, puis les impressionnantes cascades d’Asssaranca.
Pas mal pour une journée qui avait commencé sous la pluie !
Spot pour la nuit : Glenveagh National Park
Jour 14 : Malin Head & Derry
Saut dans le passé ce matin-là avec la visite du Grianan Ailigh, l’un des plus impressionnants forts préhistoriques du pays. Il date du 6e-7e siècle.
Plus tard, direction Malin Heard, le point le plus au nord du pays. C’est censé être l’une des zones les plus ensoleillées d’Irlande. Oui je sais, quand on voit les photos, ça ne saute pas aux yeux.
Cette étape a marqué la fin de notre exploration de l’Irlande et notre retour en Irlande du Nord avec la ville de Derry. C’était presque bizarre de se retrouver à nouveau dans un environnement urbain.
Derry est une vieille cité fortifiée qui a été profondément marquée par le conflit nord-irlandais, appelé aussi les Troubles. En même temps, le cessez-le-feu est seulement devenu définitif en 1998.
Pendant trente ans se sont violemment opposés d’un côté les républicains (principalement catholiques) voulant mettre fin à l’autorité britannique en Irlande du Nord et créer une République irlandaise sur l’ensemble de l’île, et de l’autre, les loyalistes (majoritairement protestants), fidèles à la Couronne.
Le quartier du Free Derry, au passé d’enclave nationaliste, est une sorte de musée à ciel ouvert. Cette partie de Derry a été proclamée autonome entre 1969 et 1972.
Ici, le souvenir du Bloody Sunday est omniprésent. Le 30 janvier 1972, les paras anglais ouvrirent le feu sur une foule pacifiste de 20 000 manifestants, faisant 14 morts.
Au centre de la place, un H de granit fait référence à la prison où moururent en 1981 10 grévistes de la faim militant pour une République irlandaise unie.
Visiter Derry ne peut pas laisser indifférent et permet de se plonger dans les années sombres de l’histoire du pays.
Spot pour la nuit : Parking Whiterocks Beach
Jour 15 : Belfast
Après avoir tristement dit au revoir à notre van bien-aimé, nous sommes retournés à Belfast, où nous avons passé le weekend.
Nous avons commencé notre exploration par le Titanic Quarter. Un quartier en plein essor avec ses buildings qui se succèdent le long des quais. Même ici, Game of Thrones n’est pas en reste. De superbes vitraux rappellent que l’Irlande du Nord est LE territoire de la série.
L’attraction phare à visiter, c’est le combo Titanic Belfast & SS Nomadic. Nous avons commencé avec le SS Nomadic, le dernier bateau existant de la White Star, la compagnie qui construisit le Titanic.
Le Nomadic fut conçu pour acheminer depuis Cherbourg les passagers français à destination des grands paquebots de l’époque, dont le Titanic. La visite est un vrai plongeon de l’atmosphère du début du 20e siècle.
Mais ce qui nous intéressait surtout, c’est le Titanic Belfast, un superbe musée dédié au paquebot légendaire.
Rien que l’architecture extérieure du bâtiment vaut le coup d’oeil avec ses 3 000 plaques d’aluminium étincelant. La façade anguleuse évoque à la fois la proue du bateau, mais aussi les cinq étoiles du logo de la compagnie White Star. La construction ainsi que la mise à l’eau du Titanic se sont faites à quelques pas de là.
Le musée, ludique et interactif, raconte l’histoire du navire et la met en perspective avec le contexte socio-économique de l’époque. Les neuf galeries retracent toutes les étapes, du chantier de construction à la découverte de l’épave. C’est très bien fait, nous y sommes restés quelques heures. C’est vraiment la visite incontournable à faire à Belfast !
Le prix des billets n’est pas donné, 19.5 £ par personne pour l’accès au Nomadic et au musée, mais ça les vaut largement.
Nous avons passé notre soirée au pub (bien sûr). J’ai beaucoup aimé la décoration du Robinson’s, un des plus vieux pubs de la ville (inauguré en 1895). Pour le repas, c’était de très bonnes pizzas chez Reggies Pizza.
Hôtel : Ashfield Bed & Breakfast
Jour 16 : De Belfast à Oxford
Nous avons passé la dernière matinée des vacances dans le West Belfast, réputé pour ses murals (fresques murales). Ici aussi, à l’image de Derry, les conflits entre les communautés catholiques et protestantes ont laissé des traces.
Initialement, les fresques étaient le symbole du soutien des habitants républicains aux grévistes de la faim décédés en 1981. Une des fresques les plus connues représente un des grévistes, Bobby Sands.
Depuis, les thèmes se sont diversifiés, souvent en défendant la cause d’autres peuples opprimés.
En nous promenant, nous sommes tombés sur Conway Mill, une ancienne filature de lin qui a été très bien réhabilitée.
Et voilà, c’était la dernière étape de notre tour de l’Irlande ! Ce road trip nous laissera de fantastiques souvenirs. J’espère que je vous ai donné envie, à votre tour, de découvrir cette superbe île.
Carte de notre itinéraire
6 commentaires
Ophélie
Incroyable ce road trip ! D’Irlande, je ne connais que Galway/le Connemara et Dublin, mais tu me donnes envie d’y retourner pour découvrir de nouveaux coins. 😀 x
Elia
Franchement ça le vaut le coup d’y passer un peu de temps, d’ailleurs 16 jours c’était un peu sport, 3 semaines ça serait mieux 😄 xx
Fanny-Le jour où
C’est chouette que vous ayez pu enfin faire ce road-trip ! Vous avez été ambitieux sur le nombre d’étapes. Ca n’a pas du être de tout repos mais vous vous en êtes mis plein les yeux… Vous en êtes où niveau recherche de boulot et retour en France ? Moi, je refais mon CV pour chercher un boulot. Le retour sera fin mars.
Elia
C’est clair ! Après idéalement il aurait fallu l’étaler sur trois semaines mais bon… Du coup j’avoue en rentrant on était lessivé xD Ben justement j’étais en train d’écrire le dernier article du blog pour expliquer qu’on rentre en France ! On déménage début février donc ça va aller très vite. Mon copain a trouvé un super poste à Bâle du coup on retourne sur nos terres alsaciennes, et moi ma boîte m’a offert de garder mon poste en télétravail donc c’est top. Et vous du coup c’est quoi vos plans vous rentrez dès qu’un a trouvé du boulot ? Vous en avez marre de l’Angleterre ?
Fanny-Le jour où
Super pour vos jobs ! Ca va venir très vite en effet. Tu as de la chance que ta boite veuille bien que tu continues en télétravail. Mon équipe voulait mais l’université ne veut pas s’embêter avec la paperasse post Brexit que peut-être ça nécessiterait. Donc je suis bonne pour rechercher un job. On rentre pour que mon chéri se reconvertisse en avocat grâce à une équivalence, pour se rapprocher de la famille et des amis et peut-être investir dans une maison. On savait qu’on ne voulait pas s’installer trop longtemps en Angleterre et la pandémie n’a pas aidé. Bon déménagement !
Elia
Oh c’est dommage pour ton boulot, mais c’est sûr que ça leur fait pas mal de paperasse à gérer… Bon ben super en tout cas vos projets, du coup bon retour à vous aussi d’ici quelques semaines 🙂