Un weekend à Salisbury, Stonehenge & Winchester
Notre exploration approfondie de l’Angleterre continue ! Mi-octobre, nous sommes partis trois jours au sud d’Oxford pour découvrir les deux adorables villes de Salisbury et Winchester, ainsi que le site préhistorique de Stonehenge.
Salisbury ma jolie
À bord de notre voiture de location, nous sommes partis le samedi matin vers notre première destination, la charmante ville de Salisbury, située à environ 1h20 de route d’Oxford.
Pour éviter le casse-tête de se garer, nous avons utilisé un des nombreux park&ride disponibles autour de la ville. C’est très pratique et peu onéreux. En l’occurrence, grâce à mon travail, c’était gratuit pour nous (oui, je frime, et alors ?)
Salisbury Cathedral
Notre exploration de la ville a commencé avec ce qui fait la renommée de Salisbury, sa cathédrale. Sa particularité, c’est que c’est la seule cathédrale d’Angleterre à avoir été construite d’un même élan (de 1220 à 1258), ce qui lui permet d’avoir une unité de style, gothique en l’occurrence. Et c’est vrai qu’elle a de l’allure !
Nous avons commencé la visite par les splendides cloîtres avec leurs voûtes d’ogive. J’adore cette partie des bâtiments qui me replonge à chaque fois dans l’ambiance d’Harry Potter.
Nous avons pris le temps d’apprécier la beauté du lieu autour d’un traditionnel cream tea, version réduite de l’afternoon tea dont je vous avais déjà parlé.
Il est composé d’un thé ou d’un café, accompagné d’un scone avec de la confiture et de la crème. On le retrouve dans quasiment tous les cafés, salons de thés ou cafétérias, et coûte de manière générale entre 4 et 6 £. C’est ce que j’appelle un goûter digne de ce nom !
Nous sommes ensuite entrés dans la nef de la cathédrale. Là, nous en avons pris plein les yeux. On se sent bien petit d’un coup.
Bon, je dis nous, mais en fait Mathieu est resté hypnotisé par un objet bien particulier exposé près de l’entrée. Il s’agissait de la plus ancienne horloge mécanique en état de marche du monde, qui date de 1386. Elle ne possède pas de cadran, mais est capable de sonner à l’heure pile grâce à un mécanisme utilisant des poids.
Du coup, j’ai délaissé mon cher et tendre, tout à l’étude de chaque rouage, pour me balader au coeur de cet incroyable édifice.
Nous avons terminé la visite par la partie sans doute la plus importante, la salle capitulaire. Cette pièce octogonale, tapissée de vitraux, est juste sublime. C’est là que se réunit la communauté religieuse de la cathédrale.
Ici se trouve un document exceptionnel. Tellement exceptionnel qu’il est exposé dans une petite structure plongée dans le noir, où les photos sont interdites.
Il s’agit d’un des quatre exemplaires connus de la Magna Carta, la Grande Charte, document qui constitue la base du droit anglais. Elle a été publiée en 1215 en Angleterre par le roi John, dans une tentative d’empêcher une guerre civile entre lui et ses puissants barons.
Ce texte contient, entre autres, l’Habeas corpus, règle selon laquelle « aucun homme ne serait être emprisonné sans être jugé et condamnée par la loi du pays ».
Concernant les modalités de visite, l’accès à la cathédrale est en théorie gratuite. Dans les faits, pour entrer, il faut nécessairement passer par le kiosque d’accueil. Là, tout le monde paie la donation suggérée de 7.5 £ comme s’il s’agissait d’un tarif d’entrée. Comme nous ne voulions pas passer pour les radins français de base, nous avons fait pareil. Mais honnêtement, ça les valait bien.
Promenade dans la ville
Nous nous sommes ensuite baladés dans le centre-ville, entre bâtiments historiques, maisons à colombages et humour anglais. Salisbury est une ville qui a beaucoup de cachet avec ses rues médiévales.
Avant que le jour ne tombe, nous avons fait un tour dans les Queen Elizabeth Gardens qui permettent de longer la rivière Avon. Les couleurs automnales mêlées au coucher du soleil donnaient au lieu un éclat tout particulier.
Nous avons fini la soirée dans l’un des plus vieux pubs de la ville, le Haunch of Venison.
C’est typiquement le genre d’établissements que j’adore, composé de minuscules petites salles extrêmement chaleureuses avec leurs plafonds bas et leurs boiseries.
Pour manger, nous sommes allées dans l’une de nos chaînes favorites de burgers, Byron.
Avant de repartir, nous avons fait un dernier tour devant la cathédrale pour l’admirer de nuit.
Pour dormir, nous avions réservé une chambre dans un hôtel-pub localisé à 15 minutes en voiture de Salisbury. The Swan à Stoford est un vrai bon plan pour rayonner dans le coin. Nous avons payé 112 £ pour deux nuits, petit-déjeuner inclus. Je recommande vivement, malgré la violence de notre réveil du lendemain matin.
Un saut dans le temps avec Stonehenge
Au feu !
Dimanche matin, nous avons donc vécu une très sympathique expérience. Encore endormis, l’alarme incendie s’est mise à sonner. Nous avons sauté dans nos vêtements pour évacuer le bâtiment. La sortie de secours nous a menés à l’arrière-cour de l’hôtel. C’est là que nous avons réalisé que clairement, il n’y avait pas de feu à l’horizon. Nous avons donc dû faire tout le tour de l’établissement pour retourner à notre chambre.
Il s’est avéré qu’il s’agissait sans doute de quelqu’un qui avait utilisé du déodorant trop près des détecteurs de fumée. Mais en fait, personne à l’hôtel n’avait réagi, le personnel était complètement interloqué que nous soyons sortis… Ben oui désolé, nous quand on entend une alarme incendie, on ne reste pas au lit !
Heureusement, le petit-déjeuner nous a vite fait oublier ce petit désagrément.
Stonehenge
Nous avons roulé 10 minutes pour arriver au site préhistorique de Stonehenge (se traduit par pierres suspendues). Depuis que nous habitons à Oxford, c’est LE site dont nous entendons tout le temps parler. Et pour cause, ce monument mégalithique composé d’un ensemble de structures circulaires en pierre a été érigé entre -2800 et -1100.
Stonehenge est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO et attire plus de 1,5 million de visiteurs par an.
Ces mystérieux cercles de pierres, les sarsens, sont une énigme archéologique. La fonction du site est inconnue. Du coup, mythes et légendes ont fleuri autour de ces pierres chargées d’histoire.
Afin de préserver ce site historique, un parcours de visite a été organisé tout autour, alimenté par l’audioguide disponible par une application. Une navette en bus fait le lien entre le centre des visiteurs et le cercle de pierres.
Le prix d’entrée comprend aussi l’accès à un petit village néolithique reconstitué et à un musée. Ce dernier, plutôt bien fait, expose les trouvailles des fouilles archéologiques et détaille les différentes étapes de la construction de Stonehenge ainsi que son évolution à travers le temps. En effet, il ne reste aujourd’hui qu’une partie du site qui existait il y a des milliers d’années.
Alors, alors qu’est-ce qu’on en pense au final ?
S’il est clair qu’il s’agit d’un site exceptionnel, la visite se fait assez rapidement. En prenant le temps d’écouter toutes les explications de l’audioguide, de faire lentement le tour des pierres et de profiter du musée, l’ensemble ne nous a pas pris plus de 2h.
Je vais paraître sans doute un peu rabajoie, mais j’ai trouvé difficile de me laisser porter par la magie du lieu tant il est touristique.
Le fait que dans les explications, il y ait beaucoup d’extrapolations vu que la signification du site est un mystère, nous a aussi un peu dérangés. Avec des “peut-être” et des “sans doute”, on peut en imaginer des choses…
Pour conclure, si, comme nous, les cailloux ce n’est pas vraiment votre passion, ben… ça fait un peu cher la visite.
À vous de vous faire votre opinion. Dans tous les cas, il est fortement conseillé de réserver son billet à l’avance en haute saison, car le nombre de visiteurs est limité. Côté tarif, l’entrée est à 19 £ (par internet).
Un repas bien anglais
Je pensais initialement passer une bonne partie de la journée à Stonehenge, mais la visite s’est avérée plus courte que prévu. Du coup, nous sommes rentrés à l’hôtel pour le déjeuner.
L’occasion pour Mathieu de tester le menu spécial du dimanche que l’on retrouve dans la plupart des pubs: le Sunday roast (rôti du dimanche). En l’occurrence, là où nous étions, il s’agissait d’une sorte de buffet ou il fallait aller chercher sa viande et ses accompagnements. Miam !
Le cinéma en anglais
Pour la fin d’après-midi, nous avons décidé de nous essayer à une expérience inédite pour nous en Angleterre : aller au… cinéma !
Ça peut paraître tout bête, mais, jusqu’à présent, nous nous en étions toujours privés par peur de ne pas comprendre pleinement le film. En effet, nous regardons quotidiennement des vidéos en anglais, mais nous ajoutons à chaque fois les sous-titres anglais.
Nous avons donc testé nos progrès avec le film Joker incarné par le talentueux Joaquin Phoenix. À 12.5 £ la place, on a prié très fort d’être capable de suivre.
Le cinéma de Salisbury se trouve dans un vieux bâtiment plein de charme. Je ne me suis jamais retrouvée dans une salle de cinéma aussi petite avec des lustres au plafond, c’était très intime comme expérience. Au final, le film était génial et on a presque tout compris !
Pour dîner, le choix était plutôt limité, la plupart des établissements étaient fermés en ce dimanche soir. Nous avons jeté notre dévolu sur un Nando’s, une autre chaîne que nous affectionnons beaucoup.
Coup de coeur pour Winchester
Nous avons terminé notre weekend dans l’ancienne capitale de l’Angleterre, j’ai nommé Winchester. Une ville qui s’est avérée être mon coup de coeur de ces trois jours. Nous avons, là encore, utilisé un des park&ride autour de la ville, c’est décidément bien pratique.
Winchester College
Winchester est connue pour abriter la plus ancienne école privée du pays, le Winchester College. Cet établissement a été fondé en 1382 par l’évêque Wykeham.
Le Winchester College est l’une des écoles pour garçons de 13 à 18 ans les plus prestigieuses du Royaume-Uni. Elle est à la fois extrêmement coûteuse et sélective. L’objective est de former une jeune élite pour qu’ils accèdent aux universités les plus réputées du pays, c’est-à-dire Oxford et Cambridge.
L’école se découvre uniquement sur visite guidée, nous avons donc rejoint un des tours organisés pour un tarif de 8 £ par personne.
Nous avons parcouru les différentes cours entourées de ses bâtiments en pierre datant du Moyen Âge. La chapelle est très belle avec ses immenses vitraux. Malheureusement, la plupart d’entre eux ne sont pas d’origine. Notre guide nous a raconté une anecdote hallucinante à ce sujet.
En 1820, les vitraux ont été envoyés à une entreprise pour être nettoyés. Mais il y a eu une sorte d’incompréhension, car ceux renvoyés étaient en réalité des copies.
Il faut dire qu’à l’époque il n’existait pas vraiment de procédés pour nettoyer du verre détérioré. L’école a finalement réussi à récupérer quelques parties des vitraux d’origine, mis en place dans un des coins de l’église.
Nous sommes aussi passés dans l’ancienne pièce qui servait de salle de classe à l’époque. Bien sûr, maintenant que l’effectif est de plus de 600 élèves, d’autres bâtiments ont été construits pour dispenser les enseignements dans de bonnes conditions.
La visite s’est terminée dans les superbes cloîtres, qui nous ont paru étrangement familiers. Ce n’est pas étonnant, car l’évêque à l’origine du Winchester College est aussi le fondateur de New College à Oxford.
Au fait, vous saviez qu’école privée en anglais, ça se dit public school, alors que les écoles publiques se nomment elles les state schools ?
Winchester Cathedral
Winchester est aussi connue pour sa superbe cathédrale. Si de l’extérieur, je l’ai trouvé moins impressionnante que celle de Salisbury, à l’intérieur, ça a été tout l’inverse.
Moyennant 9.5 £ par personne, nous avons pénétré dans une véritable splendeur architecturale. En plus, nous avons eu la chance d’arriver pile au moment où commençait une visite guidée.
Avec ses 168 mètres de long, la cathédrale jouit de la 2e plus longue nef d’Europe. Ses piliers et ses arches guident le regard jusqu’à la superbe voûte sculptée.
En marchant, nous sommes tombés sur la tombe de Jane Austen qui est enterrée ici, puisque c’est à Winchester qu’elle a fini sa vie. À noter que dans son épitaphe, il n’est à aucun moment mentionné qu’elle était une auteure. En 1817, il n’était pas de bon ton pour une femme de s’adonner à l’écriture…
Définitivement, j’ai trouvé cette cathédrale magnifique, je vous laisse avec quelques clichés.
En se baladant
Nous avons continué notre découverte de Winchester avec le City Museum, un petit musée gratuit d’histoire et d’archéologie locale. Pas dingue, mais sympathique tout de même avec, notamment, sa maquette géante de la ville.
J’ai beaucoup aimé déambuler dans cette cité où la pierre est omniprésente. C’est particulièrement flagrant au Great Hall, seule partie du château médiéval de Winchester qui a survécu au temps.
Dedans, il est possible d’admirer la fameuse Table ronde du roi Arthur et ses 5 mètres de diamètre. Mais en cette fin de weekend, nous avons passé notre tour pour rentrer tranquillement vers Oxford.
On reprend le rythme
C’est ainsi que s’est achevé notre weekend de trois jours. Ça m’a fait un bien fou de refaire ma valise pour partir à l’aventure.
Après un mois et demi à exercer mon nouvel emploi, j’ai finalement retrouvé mon petit rythme à base d’organisation de voyages/sorties, de sport et d’écriture d’article pour le blog. J’ai hâte de vous partager toutes nos prochaines découvertes !
4 commentaires
Kenza
Je découvre ton blog, il est cool ! Merci pour cette visite, j’aimerais vraiment bien aller à Stonehenge. J’avais une copine qui travaillait à Salisbury l’année où moi je vivais à York mais je n’avais jamais pris le temps d’aller la voir, dommage !
Elia
Merci beaucoup 🙂 Tu auras surement l’occasion une autre fois, vu le nombre d’années que ces pierres sont là, elles ne sont pas prêtes de disparaître 😉
Madame Dree
La cathédrale de Salisbury est juste SUPERBE 😮
Elia
Ouiii elle en jette 🤩